made in Hong-Kong, terre de cinéma

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14 juin 2024 par biblistudio

Un article au sujet d’une rétrospective du cinéma hongkongais mérite qu’on s’y attarde. L’auteur en est Xavier Leherpeur de la Septième Obsession (mai-juin 2024). Il a eu un entretien avec les deux programmatrices du Forum des Images qui se tient à Paris jusqu’au 7 juillet et dresse en 80 films le “Portrait de Hong Kong”. 

Cet article, d’à peine une page, dit tout sur la singularité de cet ex-cinéma à l’image de l’ex-colonie britannique elle-même. Rappelons que la rétrocession du territoire à la Chine a eu lieu en juillet 1997 et que la perte progressive des libertés est consommée à ce jour. 
Muriel Dreyfus, l’une des deux programmatrices du Forum insiste sur la particularité « originelle » de ce cinéma en début d’entretien : « Je pense d’abord que c’est l’unique fois dans l’histoire du cinéma qu’un territoire, et non un pays, crée une cinématographie qui est en concurrence avec celles de grandes nations telles que l’Inde ou les États-Unis. » Il a toujours été reconnu au même titre que les autres cinémas nationaux d’Asie. Et ce cinéma très structuré a produit une industrialisation comme dans ces deux pays. Mimétisme ? Hong Kong s’est doté d’une Avenue des stars claquée sur celle de L.A. 
Les fims produits sont imprégnés de l’héritage chinois avec l’opéra, le mélodrame, les comédies musicales, sans oublier le kung-fu et le wu xia. Hong Kong a toujours été la terre promise du cinéma d’arts martiaux , genre qui lui-même a influencé le cinéma mondial. On peut dire que la spécificité de ce cinéma est à l’image de l’archipel, « le port aux parfums » en cantonais, qui fut le carrefour de deux mondes, l’Orient et l’Occident ; ce territoire exigu (1 114 km2) et son cinéma ont été comme indissociables.

On apprend que les oeuvres ont montré la réalité de la péninsule qui ne se réduit pas à ses emblématiques gratte-ciels, que la partie rurale est présente dans beaucoup de films. On oublie souvent, que du fait des reliefs, seulement un cinquième du territoire est constructible. 
L’article précise que dans les années 1980 les réalisateurs « ont capté les réalités sociale et policière de Hong Kong » et que grâce à son cinéma « on a un raccourci de l’histoire de Hong Kong », en particulier de l’exil qui a souvent séparé les familles hongkongaises.

Qu’en est-il à ce jour et qu’en serait-il à l’avenir de la création cinématographique dans ce « confetti » d’Orient, à ce jour, de facto absorbé politiquement et juridiquement par le grand frère chinois ? Clap de fin pour une aventure cinématographique unique d’au moins un siècle ?

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